Rosans et le Rosanais

Vue du village de Rosans depuis les hauteurs

Les croix de missions


L’église catholique envoyait aux siècles précédents de nombreux missionnaires évangéliser les païens, surtout en Afrique ou en Asie, dans les colonies françaises. Leurs missions étaient souvent limitées dans le temps, et ils revenaient souvent en France.

À leur retour, ces missionnaires étaient envoyés dans les paroisses, à la fois pour se remplumer, et pour réveiller les croyances des indigènes. Je me souviens dans les années 1930 d’un missionnaire particulièrement dynamique qui nous avait repris en mains, nous sortant du cocon doux et tranquille assuré par l’Abbé Gautier. Le dernier jour de sa présence il avait construit, avec notre aide, une grande croix, garnie de bougies, qui avait éclairé une veillée pleine de ferveur.

La tradition était de bâtir lors de ces missions une croix sur laquelle apparaissait la date de l’événement. Et cette croix était érigée en bordure de route sur le champ du paroissien qui avait fait baptiser un de ses enfants dans la période précédant la mission. Il nous reste à Rosans deux témoignages des missions de 1873 et 1891, les deux croix photographiées ci-dessous.

Croix de 1873

Celle de 1873 est érigée sur la route du fer à cheval, en bordure du jardin public. Il y eut 20 naissances cette année là et personne ne se souvient du propriétaire de ce terrain.

Cette croix pourrait avoir été fabriquée par Pierre Oddou (1820/1890), maréchal, père du fabricant de la croix de droite.

Croix de 1891 avec Édouard Bégou, fils de Joseph

Celle de 1891 est érigée sur la route de la chapelle. Elle a été entièrement rebâtie par Thierry Antonsig en 2009, car elle menaçait de s’écrouler.

Le champ est toujours dans la même famille, et la croix rappelle Joseph Bégou, né cette année-là. C’était mon père, dont je parle dans le chapitre consacré à la guerre de 1914. C’est en souvenir de lui que j’ai financé cette réfection.

Cette croix est due à Pierre Oddou (1850/après 1900), le grand-père de René, lui aussi maréchal. Son nom est frappé sur la tranche de la croix, du coté du village.