1 – 1909, c’était l’automne, le peuplier de la Liberté perdait ses dernières feuilles, il venait de pleuvoir, et les chevaux venaient boire à la fontaine : cela permettait, tout comme au lavoir, d’échanger les dernières nouvelles du village.
C’est à cause de l’impôt sur les portes et fenêtres, établi en 1791, aboli en 1923, que des fenêtres du château avaient été murées.
2 – Un van pour séparer les grains de blé de leur enveloppe, quelques jeunes filles en fleurs, et sur la gauche, le peuplier de la Liberté, dans son cadre de pierres.
On distingue – mal – la « calade » qui reliait la fontaine au portail. Un assemblage de dalles de pierres qui évitait de marcher dans la boue. Le goudronnage de la place fut sa fin.
Ce serait, plus tard, un régal pour les joueurs de pétanque.
3 – La pétanque n’avait pas encore été inventée par un méridional fatigué, qui ne pouvait jouer qu’assis.
La boule à la Lyonnaise, avec son cadre et ses règles très, trop strictes, n’avait pas encore été importée à Rosans, par un de ses enfants exilé dans le « nord ».
C’était la « longue », jouée à une petite dizaine de mètres, avec un pas pour pointer, et trois pas pour tirer: La distraction du dimanche.
21 – Une autre partie de boules, sur une carte plus récente, d’avant 1939, les joueurs recherchent l’ombre.
Au premier plan le Grand Gabriel (Triolaire), qui avait délaissé son tout petit âne, pour jouer aux boules.
4 – On peut admirer les peupliers symboles des révolutions. Celui de 1789, planté avant l’aménagement de la place, dans les années 1800, avait été maçonné pour éviter sa chute, car on avait enlevé de la terre à ses pieds.
Le café du Nord, et l’épicerie des demoiselles Bégou, Marie et Angelina, installée au Château.
5 – La fontaine est un lieu de rencontre.
Le peuplier de 1789, dont le tronc est presque complètement creux, commence à pencher et bientôt un coup de vent aura raison de lui.
Le peuplier voisin du lavoir, bien arrosé, dépasse largement le toit du café du Nord.
Il avait été planté, en 1830 par les enfants du village au moment ou les autorités plantaient sur la place le peuplier officiel, qui … lui, n’avait pas repris vie.
6 – C’était avant 1910 en automne, à la sortie de la messe, fréquentée encore par beaucoup de fidèles. La Poste était encore au coin de la route.
25 – Sensiblement à la même époque, à la belle saison. Les volets de la Poste étaient fermés, pour se protéger de la chaleur.
22 – Le café Martin était ouvert.
Quelqu’un foulait son blé sur la droite de la photo, et un forain proposait ses produits sur la gauche, devant l’auberge Bégou.
Les cadrans solaires de l’église marquaient l’heure. On était en été.
7 – C’était après 1922, les marbriers avaient gagné, et des générations de Rosanais viendraient tous les 11 novembre se recueillir devant le monument, essayant de se souvenir de ces malheureuses victimes, victimes innocentes des ambitions malsaines des trois derniers empereurs européens : Allemagne, Autriche, et Russie, qui y laisseront leurs ambitions et leurs empires.
8 – On était en 1930, les peupliers étaient encore debout, fraternisant avec les platanes nouvellement plantés.
Les deux autobus, devant la Poste, le café Andru, la boucherie Danne, et l’épicerie Beyssier.
Le Nyons-Serres et le Rosans-Eyguians se préparaient au départ, faisant le « plein » de voyageurs.
Car – Le car Teste dans les gorges de Saint-May.
Le chauffeur Rolland s’était reconverti de la diligence à l’automobile.
Il habitait une petite maison à l’entrée de Nyons, mais dans mon souvenir il avait plus de ventre.
9 – Trois des cinq peupliers se voient sur cette carte, qui date d’avant 1930 (la maison de la Poste actuelle n’avait pas encore été rénovée)
Celui qui était à côté du lavoir est visible à ras du château.
10 – La foire était l’événement par excellence : celles de septembre et d’avril étaient les plus renommées. On y venait de loin.
Et les gendarmes, au premier plan, avaient fort à faire pour régler la circulation, et surtout, le soir calmer les poivrots, qui profitaient de cette sortie pour se changer les idées.
Le marché des animaux se trouvait au fond de la place.
11 – Le monument aux morts n’avait pas encore été édifié.
L’auberge Bégou, à gauche, se préparait à recevoir sa clientèle, exceptionnelle ce jour-là. Sa cuisine, simple et rustique, était, depuis 1870 et à la mesure de l’époque, renommée à l’entour. Ni micro-onde, ni frigo, pas même une cuisinière, mais une cheminée, avec sa crémaillère pour accrocher les marmites, des poêles à longue queue, et une broche automatique, entraînée par des poids, pour rôtir des agneaux.
Fontaine 1 – Le chantier de l’adduction d’eau du village, dans les années 1925. Lors des essais le jet d’eau avait dépassé en hauteur le toit du château.
Le monument aux morts était déjà là : on le distingue à peine, en arrière de Septime Souvoux, confondu avec l’angle de l’église.
Fontaine 2 – Une autre vue du chantier, la canalisation principale qui, descendant du réservoir près de la Croix, alimente le coeur du village. Coupé par le bord de la carte, à droite, le conducteur des Travaux.
La petite fille assise sur les genoux du travailleur !! lui même assis sur sa brouette … est Alice Beyssier (pas encore épouse Sage-Vallier)
16 – La carte postale a été envoyée en janvier 1950. Il avait neigé les jours précédents. Les platanes étaient vraiment tout petits. Aimé Arnaubec avait sorti ses lauriers. L’épicerie des demoiselles Bégou était totalement fermée, tous volets clos. Est-ce une traction avant Citroën, la toute première, une 7 CV, avec sa roue de secours extérieure ?
12 – On est maintenant vers 1942, la Poste a remplacé l’auberge. Les platanes ont poussé. Seuls restent les deux peupliers du fond de la place, qui vont bientôt être sacrifiés pour construire le jeu de boules.
Le « tir » que Nene (Ernest Arnaud) emmène de vogue en vogue, est stocké sous le balcon de la Poste.
20 – En 1933, André Corréard, à droite, avait 9 ans. Albert Moulet, à gauche, avait 8 ans. Il était en vacances chez ses grands parents.
Les pavés autour de la fontaine étaient plus vrais que ceux d’aujourd’hui.
19 – Plus récente, il n’y avait plus les peupliers. La place n’était pas encore goudronnée.
13 – Les platanes étaient déjà conséquents. C’était l’époque des tractions avant Citroën. Un des clients du Docteur Chaix en possédait une, garée au centre en bas, à proximité de la réserve d’incendie, devant sa porte.
14 – La réserve d’incendie sur la place et à gauche de l’église, construite en même temps que la piscine, était déjà en place : on devait être dans les années 1960.
Le toit de la Poste reflète l’esprit d’économie de l’époque : on avait réutilisé une partie des tuiles canal.
15 – Les années ont passé, le « saccageur » du château a mis son blason informe au-dessus de la porte centrale. Les peupliers ont disparu et les platanes ont pris branches et feuilles.
18 – Un dimanche matin d’hiver exceptionnel, à l’occasion des rencontres concernant le futur parc régional des Baronnies.